A VENDRE ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ 1940 The Adventures of Huckleberry Finn 1940 Couverture Page de garde Je ne vais pas vous raconter ici les histoires de Tom Sawyer et d'Huckleberry Finn, mais je voudrais juste vous rendre compte dans quel état d'esprit Rockwell s'est attelé à cette tâche.
Au milieu des années 30’s, Rockwell n’était pas au mieux. Il cherchait a retrouver confiance en lui, en son art.
Ses couvertures de magazines ne le satisfaisaient plus, il fallait qu’il se concentre sur autre chose.
Une des choses qui l’aidèrent grandement pendant cette époque de frustration et qui donna du pep’s à son travail fut son retour à l’illustration d’histoires. En un sens, il retournait à ses premières œuvres car les premières années de sa carrière étaient plutôt axées sur des illustrations de nouvelles, d’historiettes ou de livres. Boy’s Life, The American Magazine, St Nicholas ou Youth’s Companion sont remplis de ces illustrations qui complétaient le texte, ou soulignaient un évènement de l’histoire racontée.
Rockwell avait toujours trouvé que peindre une couverture était beaucoup plus difficile que faire une illustration pour une histoire. Une couverture partait juste d’une idée, et devait raconter une histoire en une seule image. Alors qu’une illustration ne reflétait qu’un instant d’une histoire déjà écrite.
Aussi, quand en 1935, il reçut la proposition d’illustrer deux livres mythiques, sa motivation fut décuplée… (En plus des huit illustrations couleurs contenues dans chaque livre, Rockwell fit également une foule de petits sketches qui sont disséminés dans les deux livres, pour marquer les têtes de chapitre. Par contre les originaux de ces croquis n'ont pu être localisés, et personne ne sait où ils se trouvent. Retrouvez les sketches pour
Tom Sawyer ici,
là et
là encore et ceux pour
Huckleberry Finn ici,
là, et
là aussi !)
** White washing the Fence The Dog and the Beetle The dead Cat Voici ce que Norman Rockwell nous dit :
*« Je me rappelle comme j’étais excité quand, en 1935,
George Macy, l’éditeur d’
Heritage Press and Limited Editions Club Books me proposa d’illustrer les deux livres de
Mark Twain,
Adventures of Tom Sawyer et
Huckleberry Finn.
Aussitôt je décidai que je ferais le meilleur travail dont j’étais capable. Après tout, c’était la chance de ma vie.
C’était des classiques. Je lus les livres, pris des notes à propos des scènes qui feraient de bonnes images. Bien sûr, des scènes comme par exemple Tom en train de peindre en blanc la palissade de sa tante Polly étaient incontournables. Et je devais disséminer les illustrations tout au long du livre, ça n’aurait pas été bien d’en grouper plusieurs sur un chapitre.
Je fis de petites esquisses des scènes que je voulais illustrer. Puis je découvris que pas un des artistes - et il n’y en avait pas qu’un peu – qui avaient illustré Tom Sawyer et Huckleberry Finn n’avait pris la peine d’aller visiter la ville d’Hannibal, dans le Missouri, là où
Mark Twain avait vécu son enfance. Je me rendis donc à Hannibal pour chercher les détails authentiques.
Conduisant depuis St Louis (Capitale du Missouri), je me demandais s’il restait quelque chose de l’époque de Twain dans la ville d’Hannibal. Peut-être que la ville avait oublié Twain et s’était transformée en une de ces cités « Chromes et Néons » toutes fades…
Mais quand je suis arrivé, c’est exactement le contraire qui m’attendait.
Mark Twain avait littéralement avalé Hannibal.
Il y avait le Mark Twain Hotel, le salon de coiffure Mark Twain, la boucherie Mark Twain, le bar Mark Twain. Tout était Mark Twain. Et la maison où il avait vécu enfant était magnifiquement préservée.
La petite église qu’il fréquentait était toujours debout, bien qu’elle n’ait pas servi depuis un moment. (J’ai du demander la clé à un fermier!). En fait, la petite ville avait très peu changé depuis son enfance.
Et il y avait un
Musée Mark Twain, et tous les gens que vous pouviez rencontrer passaient pour des experts de Mark Twain : ils vous montraient où il nageait dans le Mississippi, où il allait à l’école, où il avait fumé son premier cigare.
Certains affabulaient, mais la plupart disaient la vérité. Les gens connaissaient sa vie et avaient rassemblé toutes les informations des anciens.
Maintenant, la chose principale pour illustrer un classique, c’est que c’est un livre
vivant. Quand vous le lisez, les scènes – personnages, décors, se métamorphosent en images qui contiennent chaque détail, comme les chiures de mouches sur les murs, ou les vieux parquets usés.
Les auteurs comme Mark Twain ont un œil pour le détail. La plupart des gens diraient « Mary lui donna une bassine d’eau » Twain , lui, dit « Mary lui donna une bassine en tôle pleine d’eau ». Ça peut sembler futile, mais pour un illustrateur, c’est de l’or, car il a besoin d’une description minutieuse. C’est de cela qu’est faite une image. Et les détails s’assemblent entre eux, et ne détonnent pas. Le grand auteur imagine la scène, il la vit, et il bouge ou vire tout ce qui n’est pas à sa place ou incongru et la scène apparaît parfaitement au lecteur, brillante de vie.
Aussi, j’avais tous ces éléments derrière moi quand je commençai à illustrer Tom Sawyer et Huckleberry Finn.
Et à Hannibal, je découvris une autre chose aussi importante pour moi : Twain avait utilisé la ville comme décor pour ses deux livres. Pas juste l’aspect général de la ville, mais les maisons, les rues, le côté campagnard. Par exemple, dans le chapitre 9 de Tom Sawyer, Tom passe par la fenêtre de sa chambre en pleine nuit pour aller retrouver Huck Finn : «Une minute après, il était habillé et enjambait la fenêtre pour avancer à quatre pattes sur le toit de l’annexe en forme de « L » (
Le terme employé par Mark Twain est « ell ». Pas de trace de ce mot dans mon dictionnaire ni sur Internet. Renseignements pris auprès de mon ami Jack, du New Hampshire, le « ell » en question est une extension ou une pièce qui dépasse de la maison et qui donne à l’ensemble une forme de « L ». C’est un terme guère usité de nos jours, mais que Jack se rappelle avoir entendu dans la bouche de son grand-père quand il était enfant.), Puis, il sauta sur le toit de l’abri à bois et de là sur le sol »
C’est comme cela que Twain décrivait la scène. Quand j’ai visité la maison dans laquelle il avait vécu, je fus sidéré de trouver que c’est exactement cela qu’aurait fait quelqu’un qui aurait voulu quitter la chambre par la fenêtre. Le « ell » était bien là, en dehors de la fenêtre, et en dessous se trouvait l’abri à bois. Et puis il y avait bien une veuve qui habitait sur la colline au dessus de la ville.( J’ai rencontré des gens qui l’ont connue). Et il y avait réellement une grotte pleine de galeries pas loin de la ville. Chaque détail relaté dans le livre était une réalité, comme dans l’enfance de Twain.
Je commençai à faire des croquis de tout – les maisons, les bancs d’église, le Mississippi à l’aube, à midi, au crépuscule.
Un jour, je suis allé à la grotte. Le guide qui faisait les visites pour les fans de
Mark Twain me dit que ce serait mieux de venir à la nuit. Pendant la journée, il y avait bien trop de touristes ; je m’ennuierais et serais bousculé.
Quand j’y retournai cette nuit-là, il me fit marcher pendant deux kilomètres dans la grotte jusqu’à un endroit appelé « Five points ». Comme je sortais mon carnet de croquis, il me demanda :
« Tout va bien, maintenant ? »
« Sûr » répondis-je
« Okay » dit-il, « je serai de retour dans une heure »
« Vous n’allez pas me laisser » dis-je, soudainement inquiet des cinq entrées de galeries qui partaient de la salle où nous nous trouvions.
« Oh, si » dit-il, « ma femme vient d’avoir un bébé et je vais rester avec elle »
Il cala la lampe sur une saillie et partit.
Je restai ainsi pendant toute une minute, regardant l’obscurité au-delà du cercle de lumière apporté par la lampe. Puis je pris mon carnet et commençai à travailler fébrilement. Et bientôt, j’avais complètement oublié que j’étais à deux kilomètres sous terre. Je découvris que tous les autres illustrateurs avaient tout faux. Ils avaient peint une grotte avec des stalactites qui descendaient du plafond. Ce n’était pas comme ça. En fait, la formation rocheuse était constituée de couches qui se superposaient les unes sur les autres.
En un quart d’heure, j’avais fini tous mes croquis. Comme je rangeais mon crayon dans ma poche, un grincement effleura mes oreilles. Je me levai, renversant presque la lampe.. Il y avait une faible clarté qui venait d’un des tunnels.
Je me remémorai soudain qu’il y avait eu un hold-up dans la journée dans une banque à St Louis. Et la rumeur avait couru que les bandits s’étaient réfugiés dans la grotte. La lumière de la lampe vacillait. Quelque chose tomba dans l’eau dans le tunnel de droite, et des pierres dégringolèrent dans celui derrière moi….
Bon, en attendant que le guide revienne, j’avais tout ce qu’il me fallait pour l’illustration de Tom et Becky perdus dans la grotte. Avec du bonus. J’en étais rempli, même. Tellement gavé que mes genoux en tremblaient !
Huck entering his Room Huck praying in the Closet Jim Listening to Airball Huck threading a Needle King and Duke on Ratt King and Duke crying Huck talking to Mary Jane Aunt Sally frightened by a Snake Après avoir passé plusieurs jours à Hannibal, mon carnet était rempli de détails authentiques. J’avais déjà décidé quels modèles j’utiliserais quand je commencerais à peindre, de retour à New Rochelle. Pourtant j’étais troublé. A cause des vêtements. Comment, dans une banlieue civilisée du Westchester County allais-je pouvoir trouver un costume – ou quelque chose qui y ressemble – pour habiller mon Huckleberry Finn ? (Mark Twain nous décrit ainsi l’accoutrement de Huck : « Huckleberry s’habillait toujours avec des vieilles nippes d’adulte. Son chapeau était une vaste ruine avec une espèce de large croissant entouré sur le bord. Son manteau, quand il en portait un, lui tombait sur les talons et avaient les boutons arrière loin du dos, une bretelle tenait son pantalon dont le fond pendait comme si il n’y avait rien dedans, et le bas des jambes trainait dans la boue. ») Vous ne pouvez pas acheter un chapeau de paille et le faire paraître vieux en lui balançant de la boue. J’ai essayé, et cela ne marche pas. Un chapeau doit être porté sous le soleil, être trempé de sueur, on doit s’être assis dessus et l’avoir remis en forme d’un coup de poing. Ensuite il sera vieux. Et il paraitra vieux.
Je bavais d’admiration quand je découvris les chapeaux, les vestes et les pantalons dont s’habillaient les fermiers du coin. Mais comment m’en procurer ? Impossible. Un jour que je roulais dans la campagne alentour, je vis un homme qui marchait au long de la route et qui portait un chapeau de paille dans l’état rêvé - cuit par le soleil, une vraie loque – des pantalons ravaudés et usés, des bottes avachies sur les talons avec les doigts de pieds qui dépassaient. Je stoppai la voiture. J’étais désespéré.
« Me vendriez-vous votre chapeau ? » demandai-je à l’homme.
Il s’arrêta et me regarda lentement. « Maintenant ? » dit il en se grattant la tête. « Je ne peux pas, maintenant, car si je vous vends le chapeau, il faut que j’en rachète un autre. N’y voyez pas de profit là-dedans »
« Je vous en achète un autre» dis-je, « et je vous donne mon chapeau en prime. Et je vous propose la même chose pour la veste et le pantalon. »
L’homme me regarda d’un air perspicace, me jaugeant. « Dans une boutique ? » demanda-t-il.
« Certainement » répondis-je
« Qualité supérieure ? » dit-il en levant la tête. « Okay, on le fait » dit-il.
Et il monta à l’arrière de la voiture. Je fermai les rideaux, et il ôta ses vêtements. Puis nous partîmes à Hannibal et je lui achetai une nouvelle tenue.
Cet après midi là, j’arpentai la campagne pour trouver des vêtements à acheter. J’ai même acheté à un homme un chapeau que portait son cheval ! Le soir, ma voiture était remplie : des chapeaux défraichis, des chapeaux de paille, des bretelles, des blouses, des bonnets pour le soleil, des tabliers, des robes Vichy, des pardessus, des vestes. Tous vieux et abimés, cabossés, déchirés et tachés.
Le matin suivant, quand je sortis de l’hôtel, il y avait une foule de gens sur le trottoir, les bras remplis de vielles fringues. Un homme avait quatre chapeaux bouffés aux mites sur la tête, un enfant disparaissait sous trois pardessus, Quand tous ces gens me virent, Ils dirent tous à l’unisson : « Hey, Monsieur, regarde par là ! », « Ce pardessus n’irait pas à un cochon, Monsieur », « 25 cents, pièce » brailla une femme, tenant une douzaine de tabliers poussiéreux. « Vous ne trouverez rien de pire dans une boite à chiffons » dit une autre. « Ils sont très vieux, Monsieur » dit le jeune garçon en balançant ses pardessus à mes pieds.
Je battis en retraite à l’hôtel en disant « Non, Merci beaucoup. J’ai déjà ce qu’il me faut, merci » Vers midi, la foule avait disparu. Sauf le petit garçon. Il était assis sur les marches, ses pardessus posés à côté de lui. Aussi, je les achetai.
Je découvris plus tard que le journal local avait rapporté qu’il y avait un fou à Hannibal qui achetait des vieilles fringues à très haut prix !...
Quand je retournai à New Rochelle et que je commençai à peindre mes illustrations, j’étais content de moi. Les vêtements étaient parfaits. Et avec les détails que j’avais rapportés, les illustrations avançaient en douceur comme un radeau sur le Mississippi en crue.
Les originaux de ces tableaux sont maintenant au
Mark Twain Museum à Hannibal. »
* * "
MY ADVENTURES AS AN ILLUSTRATOR " par
THOMAS ROCKWELL (
© CURTIS PUBLISHING COMPANY 1960 ) (p.142 à 144)
** Toutes les photos de ces sketches viennent du livre :
"
NORMAN ROCKWELL : A DEFINITIVE CATALOGUE " par
LAURIE NORTON MOFFATT (
© Norman Rockwell Museum 1986)
D’autres livres m’ont aidé à mieux comprendre la démarche de Rockwell pour “Adventures of Tom Sawyer” et “Huckleberry Finn” :
A ROCKWELL PORTRAIT par
DONALD WALTON (
© Andrews & McMeel 1978) (p.111 à 114)
NORMAN ROCKWELL ILLUSTRATOR par
ARTHUR L. GUPTILL (
© Watson Guptill Publication 1946) (p.100 à 109)
¤¤¤¤ CALENDRIER MORRELL'S PRIDE 1946
" TOM SAWYER "
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ENVELOPPE 1ER JOUR " TOM SAWYER "
SIGNÉE PAR NORMAN ROCKWELL
Le 13 Octobre 1972, la poste rendait hommage à Tom Sawyer et Huckleberry Finn en éditant un timbre qui représentait
les deux garnements en train de repeindre en blanc la palissade de Tante Polly, vu par Norman Rockwell.
Ce fut l'occasion pour lui de retourner à Hannibal pour une séance de dédicace, et voici donc une des enveloppes qu'il a bien voulu signer.
Je donnerais cher pour retourner à cette époque et être présent à cette journée !
Je viens juste de me procurer cette enveloppe, mais elle n'est pas encore arrivée. Il faudra vous contenter pour l'instant de la photo qu'il y avait dans l'annonce.
Par contre, voici le timbre que j'ai sur une plaquette anniversaire qui comporte les trois timbres de Norman Rockwell pour la poste Américaine en 1979, dont le "Tom Sawyer". (La plaquette complète est sur le lien ci-dessous, à côté du timbre)
1972 10 13 Tom Sawyer Stamp ¤¤¤¤ CHILDREN'S DIGEST 1973 07 Tom Sawyer is painting a Fence Et puis un magazine enfantin que j'ai dans ma collection.
"
Children's Digest" fut publié d'Octobre 1950 à Juin 2009, date à laquelle il fusionna avec "
Jack and Jill ", magazine du même éditeur.
Il reprenait la conception des magazines du
Reader's Digest, à savoir le condensé d'un livre pour offrir aux enfants les meilleures histoires des meilleurs auteurs, mais sans les longueurs ! De quoi donner le goût de lire à ces chères petites têtes blondes !
Des histoires classiques d'auteurs tels
Rudyard Kipling ou
Hans Christian Andersen se retrouvaient souvent dans les pages de Children's Digest.
De 1966 à 1979, le magazine publia les
aventures de Tintin, ce qui fit croitre la popularité du petit reporter aux Etats Unis.
A cette époque , le tirage était de 700.00 exemplaires mensuels.
Children's Digest fut revendu au début des années 1980 au Saturday Evening Post, qui le destina aux enfants de 10 à 12 ans.
Rockwell ne fit qu'une couverture pour Children's Digest, ou plutôt, le magazine se servit d'une des planches que Rockwell avait faite pour illustrer le livre "
Tom Sawyer " ( publié en 1936 ) pour en faire sa couverture...
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