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A PROPOS DE 
Dans son livre "
Rockwell" , de Karal Ann Marling ( © Taschen 2006) l’auteur nous dit :
« On se rappelle le "Triple Self Portrait" de 1960 02 13. Dans la coin supérieur droit du tableau, des reproductions épinglées permettent de le situer aussi parmi les grands peintres :
Dürer, Rembrandt, Picasso et Van Gogh, qu’il admirait profondément . Sans fausse modestie, il revendique une place à leur côté, dans la glorieuse tradition de l’art occidental.
Les journalistes demandaient toujours à Rockwell son avis sur l’art contemporain, comme si quelqu’un de démodé et conformiste comme lui ne pouvait que le qualifier d’abominable.
Mais, à leur grand étonnement, Rockwell manifestait toujours un vif intérêt et une grande admiration pour les "modernes", de Picasso à Pollock.
A cette époque, Rockwell suivait d’ailleurs des cours de peinture, aux côtés de peintres amateurs de Stockbridge, pour s’essayer à des styles plus libres que ne le permettait sa propre technique, élaborée un demi-siècle plus tôt.
Il est aussi évident qu’il fut repris par son ambition de peindre des grands tableaux, au moment où les liens se relâchaient avec le Post. On a du mal à imaginer qu’il aurait pu surpasser "
Shuffelton’s Barbershop" ou "
Saying Grace". Il semble pourtant qu’il ait associé à ses "grands" tableaux une sorte de message d’une portée universelle.
( "
The Golden Rule" de 1961 04 01 est le premier de ces grands tableaux )
Rockwell était devenu l’ami intime de deux psychiatres de la
clinique d’Austen Riggs à Stockbridge,
Erik Erikson et
Robert Coles. Ceux-ci militaient avec passion pour le soutien psychologique des enfants et pour les droits civiques des Noirs Américains.
L’intérêt de Rockwell pour ces deux sujets – ajouté au refus systématique du Post d’admettre que tout n’allait pas bien aux Etats-Unis – le poussèrent à mettre fin à une collaboration de près d’un demi-siècle avec le magazine, alors en difficulté financière.
En 1963, il ne fait que des portraits en couverture du Post, dont un du Président
John Fitzgerald Kennedy le 1963 04 06
Le 14 Décembre 1963, sa dernière couverture représentait le
Président Kennedy, récemment assassiné. Le Post s'est contenté d'entourer de noir le portrait qu'avait fait Rockwell du candidat Kennedy le 1960 10 29.
Et en 1964, Rockwell signait un contrat avec le magazine "
Look" »
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#319
1963 01 19 Nehru (51 x 44,5cm)
En 1962, Norman et Molly firent un long voyage autour du monde durant lequel ils rencontrèrent et firent les portraits de figures politiques mondiales. Parmi elles, on trouve
Jawaharlal Nehru, le premier ministre Indien, Tito, le dirigeant Yougoslave, et Nasser l’Egyptien.
En fait, c’est le Saturday Evening Post qui a offert ce voyage tous frais payé à Rockwell et son épouse, ils accompagnent le rédacteur en chef et sa femme. C’est le moyen qu’à trouvé le Post pour essayer de faire passer la pilule à Rockwell. Depuis quelques années, le Post est en baisse. Non pas vis-à-vis des lecteurs puisqu’en 1961 il a encore près de 7 millions d’abonnés, la troisième plus grande diffusion d’un titre aux USA, mais parce que les recettes publicitaires ont chuté drastiquement. Et puis le Post ne se présente au public qu’avec des photos en couvertures, les illustrateurs n’ont plus cours, et le Post ne propose plus que des portraits à Rockwell, qui songe de plus en plus à quitter le magazine. Mais bon, il respecte son contrat et le voilà parti pour l’Inde.
Pour ce voyage, Molly a pris des cours de photographie, car il y a aussi un reportage à réaliser sur leur voyage. Cela lui servira de toute façon pour les autres voyages à venir.
Le 18 novembre 1962, les voilà tous les quatre à bord de l’avion et 24 heures plus tard, ils arrivent à New Delhi.
Quelques jours après, ils sont reçus par le premier ministre pour un petit lunch. Dans le bureau de Nehru, Rockwell fit quelques croquis du premier Ministre.
Quasiment tout le tableau fut peint en quelques jours à l’hôtel. Il fut fini en deux semaines et fila en bateau aux USA.
La première fois que Rockwell rencontra Nehru, celui-ci portait une tenue sombre. Le lendemain, alors que Rockwell réalisait quelques sketches, , il portait encore ce costume sombre. Rockwell lui demanda alors si il était possible qu’il porte une tenue et un couvre-chef blancs., ce à quoi Nehru répondit qu’en cette saison il ne portait jamais d’effets blancs.
Rockwell lui dit alors que les lecteurs qui verraient ce magazine imaginaient qu’il portait toujours du blanc, comme les maharadjahs. Nehru gloussa alors et dit que c’est ce qu’ils attendaient, alors il porterait du blanc !
Il alla alors dans une autre pièce, et après quelques minutes, revint avec un col blanc et une coiffure de la même couleur, comme on peut le voir sur la couverture du Post. « Il est certainement très accommodant » dit Rockwell.
Norman et Molly ont beaucoup aimé ce voyage en Inde, ils furent invités dans la demeure de Nehru, où ils purent parler à sa fille,
Indira Gandhi. Les Rockwell furent étonnés et flattés de découvrir que Mme Gandhi avait une chambre remplie d’illustrations de Rockwell pour ses enfants.
Alors que Rockwell était en Europe à la fin de 1962, le Saturday Evening Post a demandé au Studio Charles E. Cooper de réviser le tableau de Nehru de Rockwell. C'était en soi très inhabituel. C'était une insulte suprême de demander à quelqu'un d'autre de massacrer le tableau d'un artiste. Mais c'était particulièrement le cas lorsque l'artiste est la'artiste le plus reconnu du pays. Cooper a confié le travail au jeune
Norman Adams. Ce qui a rendu la chose encore plus absurde c'est qu'il a dit au directeur artistique que toute modification ne ferait que détruire un tableau parfaitement bon et réussi. Plus
Adams essayait de convaincre le directeur qu'il ne ferait que ruiner ce tableau, et plus le directeur était furieux jusqu'à ce qu'il lui dise que s'il ne ruinait pas ce tableau, il ferait appel à quelqu'un d'autre.
Après que le tableau ait été photografié pour la couverture du Post,
Norman Adams a retiré le fond collé et la rose pour laisser le fond blanc original peint par Rockwell. L'image ci-dessous est tirée de la vente aux enchères Sotheby's du 26 NOVEMBRE 2006 avec un
NOUVEAU fond et une NOUVELLE rose. "NOUVEAU" parcequ'Adams a toujours le fond qu'il a collé puis retiré de l'original. Les deux images derrière Nehru sont aussi très différentes de tout ce que Rockwell aurait rajouté, surtout après qu'Adams ait été payé pour masacrer
son original. Et que dire de la signature de Rockwell complètement modifiée?
Le jeune Norman Adams a donc fait ce qu'on lui avait dit et ce qu'on lui avait payé et, comme il le dit encore aujourd'hui, il a ruiné un très bon tableau de Norman Rockwell. Pour Norman Adams, tout ce scénario lui a fait comprendre que les experts du Post faisaient littéralement tout ce qu'ils pouvaient pour insulter Rockwell... Pendant près de cinq décennies, Rockwell a travaillé comme un esclave pour donner au Post tout ce qu'il voulait et maintenant ils l'énervaient parce que pendant près de cinq décennies il leur a donné tout ce qu'ils voulaient.
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#320
1963 03 02 Jack Benny (26 x 23cm)
«
Well » Que peut-on dire à propos de
Jack Benny ? Pour beaucoup, il avait sa façon de dire «
Well » qui était un peu sa marque de fabrique. Acteur, humoriste, homme de télévision et de radio, il était adulé par toute l’Amérique
Un jour qu’il était face à un cambrioleur qui le mettait en joue, et que celui-ci lui hurlait « Ton pognon ou ta vie », il répondit simplement « Je réfléchis, je réfléchis »…
Comme on l’a vu dans mes précédents articles, Le Post demandait à Rockwell des portraits de personnalités publiques, mais il était nerveux à l’idée de rencontrer de Jack Benny. Il appela Bill Davidson, du Post, et lui dit « Je suis réellement nerveux de rencontrer Jack Benny, pourriez vous m’aider à franchir le pas ? »
Ironiquement, une demi heure avant, Benny qui était aussi l’ami des rois et des présidents avait appelé Davidson pour lui dire la même chose que Rockwell : il était super anxieux à l’idée de rencontrer le grand Norman Rockwell.
Et Davidson fit les présentations... ce qui simplifia la vie des deux protagonistes :
la séance de pose pouvait commencer !
Les leaders du monde vont et viennent, mais
Benny et Rockwell restent !
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#321
1963 04 06 JFK (? x ?cm)
Kennedy sortait de l’
affrontement avec Nikita Khrushchev et cela avait laissé des traces, malgré le retrait des Russes. Des problèmes avec le Canada, le chômage en hausse, des troubles au Moyen-Orient, le programme fiscal qui n’était pas passé au Capitole, des soucis avec Cuba, et avec De Gaulle. Les grands desseins de Kennedy n’allaient pas dans le sens souhaité. Kennedy le savait, la nation le savait, et Rockwell le savait.
Et il captura tout dans cette peinture. Les sentiments, la douleur, et la souffrance du Président. Rockwell ressentait une très grande amitié pour Kennedy, non seulement parce qu’ils étaient nés dans le même Etat, mais parce que Rockwell avait passé de bons moments avec lui, et une amitié s’était développée. Et il y avait une touche de tristesse dans sa voix quand il remarquait « Avec tous les problèmes qu’il doit affronter, j’espère vraiment trouver un moyen de l’aider »
Rockwell aimait beaucoup le Président Kennedy, et s'était vraiment lié d'amitié avec lui et sa famille.
Il fit plusieurs portraits et illustrations de JFK et un portrait de
Jackie Kennedy parut dans le Post du 1963 10 26.
JFK sera assassiné le 1963 11 22 à Dallas, et c'est d'ailleurs mon premier souvenir télévisuel, j'avais 8 ans et demie...
1960 10 29 John F. Kennedy 1963 12 14 Kennedy Memorial 1963 An Opportunity, and an Obligation
1964 07 14 A Time for Greatness 1966 06 14 The Peace Corps Jackie Kennedy ¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤ 
#322
1963 05 25 Nasser (? x ?cm)
Bon, vous ne pensiez pas que ce portrait était aussi un Rockwell ? Mais
Norman était aussi un grand portraitiste (Voir les portraits de Kennedy et Nixon sur la page
Rockwell 1960).
Gamal Abdel Nasser était l’homme politique le plus important sur le continent Africain depuis qu’il était devenu Président en 1954.
Rockwell le rencontra lors du même voyage qu’il effectua pour peindre Nehru.
Nasser se savait bel homme et il insista auprès de Rockwell pour être représenté de face avec un sourire « Gibbs » comme sur
cette couverture de Time du 1956 08 Mais Rockwell voulait un portrait de profil. L’artiste lui fit prendre la pose comme il l’entendait et commença à l’esquisser, mais aussitôt, Nasser se remettait de face avec un large sourire.
Maintenant, ça agaçait clairement Rockwell qui était là pour peindre un des dirigeants les plus importants du monde, et pas pour plaisanter avec lui. Cet homme qui avait renversé la famille royale égyptienne et
gagné la crise du Canal de Suez était entouré de nombreux gardes. De sacrés gaillards, d’ailleurs !
Mais Rockwell ne se laissa pas impressionner et insista pour que Nasser prenne la position voulue, et finalement, Nasser rendit les armes, et Rockwell a eu son portrait comme il le désirait.
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#323
1963 12 14 Kennedy Memorial (? x ?cm)
Ce portrait peint par Norman Rockwell était grandement apprécié par
Kennedy.
Il était apparut d’abord
en couverture du Post du 1960 10 29 pendant la campagne présidentielle, et une semaine avant celui de son adversaire, Richard Nixon, le 1960 11 05.
Et il fut republié, à la demande du Post, bordé de noir le 1963 12 14, soit trois semaines après son assassinat
Rockwell était si abattu du destin fatal de
son ami, qu’il décida que ce serait sa dernière couverture pour le Post, un hommage
au président qu’il admirait. La fin d’une histoire qui a duré 47 ans entre Rockwell et le Post.
Les habitants de Stockbridge ont offert une grande fête au peintre le 1976 05 23.
Ce jour a été décrété «
Norman Rockwell’s Day » et
une grande parade a été organisée... Reconstitution de certaines couvertures du Post, défilé de scouts, barbershop quartets, tout enchanta Rockwell.
Après cette journée très dense, des reporters demandèrent à Rockwell comment il se sentait, sa réponse fut brève, comme d’habitude : "Fatigué, mais fier !"
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Le lectorat du Post commença à décliner dans les années 50 et cela ne fit qu’empirer dans les années 60. On général, quand un magazine perd des lecteurs, on blâme la télévision, qui attire beaucoup de spectateurs et de publicitaires. Le Post avaient énormément de problèmes à retenir ses lecteurs. Les goûts du public changeaient, et le conservatisme du Post n’arrangeait pas les choses. Les nouvelles écrites par les auteurs du Post ne faisaient plus recette, et les nouveaux écrivains se tournaient vers d’autres magazines qui offraient plus d’argent et de reconnaissance. Pour essayer de s’en sortir, le Post traitait plus de sujets d’actualité et illustraient les articles et la publicité avec des photos, et non plus avec le travail des illustrateurs.
En 1967, la société propriétaire du Post, Curtis Publishing C°, perdit un procès en diffamation intenté par deux coaches de football américain qui avaient été accusés par le Post d’avoir truqué un match. Or le Post ne put jamais apporter les preuves de ce qu’il avançait et fut condamné à verser une indemnité de plus de trois millions de dollars. Un recours devant la cour suprême confirma la décision.
Les éditeurs s’étaient succédés. Après Ben Hibbs, Robert Fuoss resta quelques mois en 1962, puis Clay Blair le remplaça de 1962 à 1965. En 1965, ce fut William Emerson qui fut nommé éditeur.
Il essaya bien de sauver le Post, en injectant de l’argent frais. Il réduisit la diffusion de moitié pour proposer une meilleure qualité du magazine, mais rien n’y fit. En 1968, le Post avait perdu cinq millions de $, et prévoyait d’en perdre au moins trois en 1969.
Le dernier N° du Post sortit le 8 février1969 et Emerson remercia tout le personnel pour son professionnalisme.
Le magazine fut relancé en 1971, avec Norman Rockwell en couverture. Ce n’était plus un hebdomadaire, mais il sortait quelques N° par an en reprenant parfois les couvertures de Rockwell ou de Leyendecker qui avaient fait son succès.
Il existe toujours, mais n'a jamais retrouvé le succès qui fut le sien pendant trois quarts de siècle....
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